(inédit) 1998
Il s’agit d’une lettre adressée à Saint Augustin, philosophe devenu évêque, écrite par son ancienne maîtresse, Floria, qu’il a abandonnée, pour se consacrer aux honneurs de la Béatitude... Trois personnages cadrés dans des sortes “d’enluminures Théâtrales” privilégient les accents de modernité de ce “reproche” contre tous les intégrismes comme un bouleversant hymne à la vie...
Création Festival d' Avignon 1998/1999
Théâtre du Renard Paris 1999
Espace St Benezet festival d’Avignon,
Théâtre Luxembourg de Meaux
Le Moulin du Roc Scène Nationale de Niort,
Théâtre de Royan,
Théâtre de Montereau,
Festival de Coye-la-Forêt,
Montargis,
Festival de Carthage,
Pau,
Fontainebleau Château de Champs,
Théâtre du Renard Paris
Festival des Correspondances de Grignan
Tournées….
(Elle regarde le livre des confessions à ses pieds)
FLORIA
Même ta passion de jeunesse pour l’histoire de Didon et Enée, tu l’inscris dans la liste des péchés qui t’ont accompagné ta vie durant. Il n’est pas un de tes livres qui ne parle de …
AUGUSTIN
Volupté
FLORIA
Ou de…
AUGUSTIN
Concupiscence
FLORIA
Te souviens-tu du jour où, à Florence, nous avons traversé l’Arno ? Soudain tu t’arrêtas pour respirer l’odeur de mes cheveux. Pourquoi as-tu fait cela , Aurèle ? (Elle soulève une mèche de ses cheveux, Augustin retire sa mitre et la pose à ses pieds) Etait-ce encore un signe de ce « désir charnel » ?Je ne le crois pas. Je pense que simplement il fut un temps où tu savais ce que aimer voulait dire… (Elle reprend un livre qu’elle lit)
AUGUSTIN
Et quel était l’objet de mes délices, sinon aimer et être aimé ? Des vapeurs s’exhalaient de la fangeuse concupiscence de ma chair, du bouillonnement de ma pureté ; elles embrumaient et offusquaient mon cœur au point qu’il ne distinguait plus la douce clarté de l’affection des ténèbres de la sensualité. L’une et l’autre fermentaient confusément, et ma jeunesse sans défense emportée à travers les précipices des passions était plongée dans un abîme de vices.
FLORIA
Ne crois-tu pas que tu te vantes un peu , Aurèle ?
C’est beau, bien joué, et nous rappelle, au cas où on l’aurait oublié, que la vie est brève, qu’il faut savoir en jouir et fuir tous les fanatismes !
Hélène Kuttner - POLITIS
Rayonnante de sensualité, de bonheur, Claudine Fiévet évoque la “joyeuse bande” de jeunes gens qui se réunissaient sous un figuier, ses yeux brillent quand elle évoque le désir et le plaisir de l’amour qui lui donna un fils chéri... Le texte est adapté avec finesse et la mise en scène plaide pour le conseil païen Carpe Diem.
Danielle Dumas - L’AVANT SCENE
La musique du Didon et Enée de Purcell crée le climat tragique de l’amour abandonné. Intelligent, singulier et superbe, tel est ce Vita Brevis que la Cour s’honorerait en l’accueillant.
LA GAZETTE PROVENCALE
La mise en scène de Jean-Luc Paliès est remarquable. Il instaure un espace intemporel où le public navigue entre 1995 et le Vè siècle. Au-delà de l’amour et de la mort, la pièce aborde les thèmes terribles de l’intolérance et du fanatisme.
Lionel Martin - LA PROVENCE
Le dialogue dépoussière le texte fondateur de l’église Catholique, mises en décor et en lumière telle une peinture de Botticelli. Réalité ou imagination pure, la mise en scène de ce dialogue à deux voix plus un narrateur déroule “un ruban de Moëbius” qui laisse le spectateur ébaubi.
LE COURRIER DE L’OUEST