PETIT' PIECES INTERIEURES

Du Père au Compagnon en passant par l'Amant ou même les Amants, Louise Doutreligne compose la fresque d'une femme d'aujourd'hui en forme de DUOS D'AMOUR (d'humour)… Lucides et pleins d'une féroce tendresse…

Avec une grande IMPUDEUR PUDIQUE, elle mène l'enquête acharnée sur le rôle de fonctionnement de "L'ETRE ou NON ETRE à DEUX".

Prologue onirique

Un blockhaus dans la dune, dernier vestige de la dernière guerre mondiale. Au son : le vide. Seul le texte résonne comme au fond d'un gouffre.
Musique stridente.

ELLE

Putain, putain !
O ma mère !
Seules celles qui vendent avec arrogance leur corps sur les trottoirs,
Seules !
Homme, je sucerai ton mensonge désespéré jusqu'à en crever !
Esclave, je souris d'un oeil étonné au maître qui veut me fléchir.
Esclave je suis, au-delà de tes espérances et ton acharnement curieux n'y pourra rien.
Jamais tu n'humilieras en moi ce qui ne peut être atteint, ce qui ne peut souffrir,
Tes coups ne touchent qu'une blessure qui te devance.
Tape ta tête phallique contre les murs obtus,
Femme folle, cries-tu
Et je meurs de la compréhension que j'ai de toi.
Ma solitude est si grande
Une béance, à jamais offerte,
Ce vide que je ballade au centre de moi-même.
Je vis au coeur du rien,
Et rien n'a jamais pu être comblé,
c'est pour toujours ce qui échappe.